Le mot des frères vignerons
Natifs de Marseille, et Catalans d’adoption, Rémy et Raphaël grandissent entre mer et montagne dans cet environnement privilégié des Pyrénées-Orientales. Les terroirs du Roussillon où vent marin et tramontane assistent le soleil du sud et rendent parfois bien difficile le travail en extérieur.
Bercés depuis toujours par la société familiale d’un négoce de fruits et légumes, ils ont pu très jeunes former leurs palais aux goûts et couleurs de cette agriculture. Leurs grands-parents d’origine Lyonnaise et Corse, amateurs de vin, les initieront aux plaisirs du bien boire et du bien manger.
Rémy touche à tout du pin’art depuis 5 ans.
Après avoir fait ses classes dans un Domaine Viticole Catalan qui commercialise 500 000 cols, Rémy se met à son compte. Il fonde le Collectif Wine. Une structure commerciale viticole dans laquelle cohabitent l’esprit de solidarité agricole et la volonté de mutualiser les talents afin de promouvoir les vins de son terroir natal.
Pour faire un bon Cave Stoppeur (ne cherchez pas ce n’est pas dans le registre du commerce !) l’assemblage est connu, mais rare : 15 % étude de droit, 35 % arts appliqués et 50 % skate board. Et voilà un Rémy Colin de 40 ans d’âge arrivé à maturité. Speed, mais on dira vif. Spontané, ses idées explosent. Malin car sur la longueur, il est réfléchi le garçon et ça fait du bien. Et surtout de la constance.
Rémy a les pieds dans le terroir, les mains dans les ceps et la tête dans les étoiles. Il sélectionne les parcelles, participe à la vinification, designe marques, étiquettes et contre étiquettes, promeut, commercialise et distribue.
Sa devise : « Le positif apporte le positif. Plus qu’un état d’esprit, c’est une philosophie ». Une vision poétique, mais pragmatique du métier qu’il réinvente quotidiennement. « Dans la vie, j’ai fait plein de trucs à 60 %. Aujourd’hui j’ai trouvé ce qui me donne envie d’être tous les jours à 100 %. »
Raphaël, s’imagine vigneron à 35 ans.
Ce sera chose faite quelques années plus tard à la veille de ses 43 ans.
Après 14 années dans l’univers olfactifs des huiles d’olive, et plusieurs rencontres décisives, une envie grandissante le pousse à vouloir renouer avec la terre, s’impliquer dans la défense et la promotion d’un territoire. Il part ainsi à la recherche d’un terroir, une inspiration pour lequel le vin et son contenant permettraient de créer du lien entre le consommateur et l’environnement du vigneron.
En attendant il réalise un compagnonnage dans différents domaine viticole de Provence. Il retourne sur les bancs de l’école pour une louable mise à jour de ses connaissances. Durant 5 années il n’aura de cesse de se documenter et d’explorer les préceptes de la biodynamie appliqués au monde viticole. Car c’est ainsi qu’il voit son projet : « en pleine conscience de l’existence de l’infiniment petit et de l’immensément grand ».
Pour Raphaël, l’univers nous influence (à l’image des marées) et les micro-organismes qui foisonnent dans le sous-sol donnent vie à nos terroirs. Il souhaite une viticulture respectueuse, bio, biodynamique et une vinification naturelle.
Il lui faut aussi renouer avec les pratiques de nos anciens en imaginant le retour de la traction animale pour le travail du sol.
Fin 2018, lors de la visite d’un vignoble dans les Fenouillèdes, il lui est apparu évident qu’il devait se poser à Caudiès de Fenouillèdes en adoptant les 8 hectares de vignes qui venaient de croiser son chemin. Niché au cœur du Parc Naturel Régional des Corbières-Fenouillèdes, dans un écrin de nature, tout juste en altitude à 400m, sur une géologie riche, des animaux et des oiseaux à protéger, Raphaël compris que c’était ici, et qui plus est très proche de son frère Rémy qui viendra accompagner la commercialisation des futurs vins.
Ainsi le projet du Domaine Blanc Plume est né de l’idée de la résilience de la nature, que notre passage sur ces terroirs n’est qu’éphémère. « Nous n’occupons qu’un temps soit peu la terre de nos enfants. Alors à nous d’en prendre soin, d’être le plus honnête possible avec soi-même sur les choix que nous faisons, le plus simple, et le plus respectueux de cette richesse afin de pouvoir leur transmettre ce patrimoine dans son plus bel esprit. »