Une envie d’autre chose

Publié le , par Salomé Khodara
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Caroline Ducrot

Chacun devant ou derrière son écran selon le poste d’observation, le verre à la main. Comme un air de déjà-vu, d’énième apéro virtuel.

Une envie d’autre chose

C’est la réalité à laquelle sont confrontés les équipes et leurs managers, les collègues entre eux, mais aussi les particuliers et leurs proches, depuis plus d’un an.
Les retrouvailles autour d’un bon repas ou d’un apéro se comptent sur les doigts d’une seule main. Le temps où il était encore possible d’improviser ensemble, des fins de journée de travail au bistrot du coin ou un début de repos bien mérité dans le confort d’un salon, pour partager une émotion, une problématique ou simplement une légèreté, entre bons vins à déguster et bonne bouffe à picorer.

Mais un jour, l’envie de revenir aux choses de la vie et aux plaisirs des sens, de repartager tous ces moments, même autrement, s’est faite plus forte que le malaise ambiant. Avec Wepicurien, nous décidons alors de recréer du lien par le bien boire et le bien manger. Et naturellement, nous réinventons ces évènements en perte de repères, en collaborant àmettre du sens par, ce que nous appelons dans notre jargon, l’évènementiel de transmission. L’idée est de prendre le temps, le temps de cette suspension, pour dévoiler des vérités. Des vérités sur ce qui nous anime, sur ce à quoi nous sommes attachés en tant qu’épicuriens : l’amour de la nature et le respect du travail des hommes, qui œuvrent à transmettre une alimentation riche en goût et proche de la nature, tel un art de vivre. Car finalement, quoi de plus naturel, que de se retrouver autour de valeurs qui font notre identité et notre singularité en tant que Français, en tant que défenseurs du patrimoine rural et gastronomique, qui nous a été légué.

La responsabilité de chacun est de se souvenir et de perpétuer traditions, savoirs et savoir- faire à travers les générations. Au niveau de l’assiette, il va sans dire que le défi est facilité, si l’envie de transmettre est bien là, tant la richesse et la diversité au niveau du paysage agricole, des artisans de la nature, des produits du terroir et du répertoire culinaire sont belles et bien présentes chez nous.

Et c’est justement ici que puise l’évènementiel de transmission pour trouver sa raison, à travers la parole d’hommes et de femmes, d’experts et de passionnés du bien produire, du bien boire et du bien manger, dans le but d’éveiller plus de conscience dans l’assouvissement de ses propres besoins naturels et plus de plaisir dans la façon d’y accéder. Avec Wepicurien, nous sommes convaincus que les plus belles histoires à raconter sont celles qui sont vécues, expérimentées, ressenties en toute sincérité et avec honnêteté. Et c’est à travers cette authenticité avec laquelle aborder la vie, contée par des personnages enjoués et passionnés, que nous souhaitons transmettre le meilleur de la vigne et de la table. Le socle de ce partage réside dans le lien très fort que nous entretenons avec la nature et avec ses lois universelles, en veillant au respect des cycles, des saisons, à l’énergie qui en émane et à tout ce que la terre a de plus cher à nous offrir.

« On était avec vous, dans la cuisine du chef ! »
« On a senti les odeurs, on a donné vie au plat, avec vous, comme si on y était ! »

Derrière le miroir

C’est le plus encourageant témoignage que pouvait remporter la première expérience culinaire autour du vin de Wepicurien, et de surcroît, en ligne. En effet, la promesse a été tenue de faire vivre un évènement à distance, comme si on y était !

Une trentaine de personnes se prêtent à l’expérience, simultanément. Ils ont en commun de vouloir vivre un moment de partage, autour de valeurs épicuriennes. L’immersion dans l’univers d’un chef, lors d’une démonstration culinaire partagée avec humilité, depuis l’intimité de sa cuisine en fait partie. Tout comme le vin et les surprises salées mis à la disposition de chacun, sourcés dans un souci de préservation des ressources locales et de valorisation des aliments. Le partage virtuel peut démarrer son voyage. La plongée se limite à vivre l’expérience culinaire de loin, sans présence ni contact physique, à travers les écrans. Mais rien n’empêche de mettre la main à la pâte avec les ingrédients à portée de main, pour donner encore plus de relief à l’énergie qui traverse l’écran. L’énergie de la voix du chef qui décrit étape après étape, geste après geste, technique après technique le contenu de la recette. Celle de la richesse des informations qu’il livre, comme un cadeau pour évoquer le terroir propre au Pélardon des Cévennes, les différentes variétés de betteraves, l’odeur reconnaissable des herbes de la garrigue, l’art de dresser l’assiette… Mais aussi l’énergie diffusée par les bruits de casserole, par le frottement de la mandoline contre les légumes, par les senteurs qui se dégagent de la préparation des pickles.

De l’autre côté de l’écran, l’écho de cette agitation culinaire se fait sentir au niveau des corps à l’arrêt, mais en alerte, en activant sens, émotions et ressentis. Le vin et les mets dégustés s’invitent à la danse et animent chacune des cellules du corps, les réveillent et les énergétisent, parce qu’ils sont bons, bien faits et répondent à des préoccupations de respect du vivant, hommes, animaux, végétaux confondus. Chaque sensation ressentie lors de la mise en bouche de ces rillettes, crackers ou confit végétal est personnelle. Elle renvoie à une partie de son histoire passée et de ses souvenirs et entre en résonance avec les saveurs odorantes et gustatives mêmes de la recette, de l’autre côté du miroir.

L’expérience vécue semble anodine, outre le plaisir qui s’en dégage, mais rien ne peut remplacer la richesse d’un échange, ce moment où tout est possible, où on acquiert la conviction que « c’est si simple de bien faire ». C’est lorsque l’on est bien guidé, lorsque l’on observe la facilité avec laquelle le chef livre ses secrets et où la fluidité de son partage opèrecomme un aimant. On est attiré par le besoin de revenir à cette expérience, d’aller encore plus loin pour découvrir d’autres conseils et astuces, et pourquoi pas de réaliser la recette par soi-même, et même de la réinventer. L’envie de cuisiner et de consommer autrement, plus en conscience et en autonomie, se fraie alors un chemin.

La promesse de la transmission

L’essence de ce format évènementiel est de transmettre, au-delà de savoirs et savoir-faire, une véritable identité culinaire et épicurienne ; celle qui sera prise, reprise et adoptée par les uns, ou suggérée par les autres, dans son entièreté ou simplement en filigrane. Nous ouvrons tout un chacun à la possibilité de s’approprier et de mettre à sa portée une conscience, si ce n’est une excellence, vers une alimentation de qualité, vers une cuisine de simplicité et vers un sourcing produits de proximité.

En attendant de pouvoir faire vivre l’événementiel de transmission en pleine présence, en des temps meilleurs, et de poursuivre l’initiative avec d’autres experts engagés dans la transmission, comme les vignerons, les producteurs, tous les métiers porteurs de sens autour de la thématique chère à notre collaboration avec Wepicurien (et l’événementiel de transmission n’y fait pas exception !), partageons chacun autour de nous le plaisir de bien boire et de bien manger, dans le respect de la nature et des hommes qui la cultivent.

Caroline Ducrot, Fondatrice de Foodparnature
« Donner vie aux projets de transmission d’une alimentation proche de la nature. »